| Le Conseil de déontologie journalistique et de médiation (CDJM) publie pour la première fois un avis sur l’utilisation de l’intelligence artificielle. Cet avis concerne un article du site Jeuxvideo.com diffusé le 1er mars 2025, dont le texte est illustré par une image générée par IA représentant Steve Jobs. L’article en cause est consacré à un sondage qui conclut que les personnes de la génération Z ont un problème avec la ponctualité au travail. L’auteur présente l’enquête en affirmant que cette tendance rendrait « fou » Steve Jobs s’il était encore en vie. Le texte est illustré par une image générée par intelligence artificielle montrant le cofondateur d’Apple le visage déformé par la colère. Saisi pour non-respect de l’exactitude et atteinte à la dignité, le CDJM, réuni en séance plénière le 8 juillet 2025, a déclaré la saisine partiellement fondée. « Dès la réception de notre courrier l’informant de la saisine, le rédacteur en chef du site Jeauxvideo.com a réagi et a fait superposer sur l’image la mention “Image générée par IA” », indique Kathleen Grosset, présidente du CDJM. « Ce cas a suscité des débats au sein de notre Conseil. La décision finale a été adoptée à l’issue d’un vote par 19 voix contre 6. Nous avons majoritairement considéré que la mention sur l’image n’était pas suffisante : il y a bien eu publication d’un faux, ce qui est une faute déontologique majeure », poursuit-elle. Se référant à ses recommandations sur l’utilisation de l’IA, le Conseil a expliqué qu’il ne suffisait pas d’ajouter, en légende ou en commentaire, que la photo diffusée est une image synthétique ou de mentionner, en crédit, l’outil qui a servi à la fabriquer ; cette information peut en effet échapper à une part importante des lecteurs ou téléspectateurs. Le CDJM a par ailleurs rappelé que l’obligation déontologique de respect de l’exactitude et de la véracité doit conduire les rédactions à privilégier le réel, en l’occurrence le travail des photojournalistes, et à ne pas utiliser d’outils d’IA pour générer des images, des sons ou des vidéos dont le réalisme risque de tromper le public ou de le laisser dans l’ambiguïté. Le requérant avait également saisi le Conseil pour atteinte à la dignité humaine, estimant que cette publication était dégradante pour Steve Jobs. Le CDJM a déclaré ce grief non fondé, considérant que montrer quelqu’un en colère, y compris après son décès, ne constitue pas a priori une atteinte à la dignité. |
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Le CDJM rend un premier avis à propos de l’utilisation de l’intelligence artificielle
Posted on 26 août 2025