Depuis près d’un mois, l’actualité souffle sur les passions et attise les haines. Le Conseil de déontologie journalistique et de médiation (CDJM) a reçu plusieurs saisines mettant en cause des propos tenus sur des médias d’information. Il rappelle qu’il n’intervient pas sur ce qui relève de l’expression libre et n’est pas soumis aux règles professionnelles des journalistes, notamment déontologiques. En tant que conseil de déontologie journalistique, il défend la liberté de la presse et la liberté éditoriale, et respecte les choix éditoriaux, qui sont libres et demeurent l’apanage des rédactions.
Dans le contexte actuel, il tient cependant à affirmer que la liberté de la presse n’est pas celle de dire ou laisser dire n’importe quoi. Plus que jamais, les bonnes pratiques professionnelles invitent chaque journaliste à respecter la vérité et la juste adéquation des mots employés, à exercer la plus grande vigilance avant de diffuser des informations d’où qu’elles viennent et à éviter les accusations sans preuve, l’altération des documents, le détournement d’images.
La responsabilité sociale du journaliste est de présenter des faits vérifiés et de faciliter le débat pour éclairer les citoyens. À ce titre, le CDJM rappelle que l’expression de convictions ou de positions par des journalistes est légitime, mais qu’elle doit être identifiée comme telle. En outre, elle ne peut se faire qu’en exposant les faits les plus pertinents sur lesquels elle se fonde et en explicitant de façon rigoureuse le raisonnement qui la justifie. Il souligne également que leur déontologie demande aux journalistes de ne pas faciliter la diffusion d’une information ou d’une opinion contribuant à nourrir la haine ou les préjugés, et de faire leur possible pour éviter de faciliter la propagation de discriminations.