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Non, le CDJM n’est pas instrumentalisé !

Non, le CDJM n’est pas instrumentalisé ! Posted on 17 décembre 2024

Plusieurs approximations et contre-vérités à propos du Conseil de déontologie journalistique et de médiation (CDJM) ont été récemment publiées dans un article de presse. Mis en cause, le Conseil, qui n’a pas été contacté avant publication – comme il est pourtant d’usage de le faire – souhaite apporter quelques rectifications et réponses aux critiques formulées.

La tentation semble être forte, pour ceux à qui l’avis rendu par le CDJM ne plait pas, ou pour ceux dont la saisine ne franchit pas le seuil de la recevabilité, d’accuser le CDJM d’être “instrumentalisé”. Pourtant, depuis sa création en 2019, le CDJM s’est précisément doté d’outils permettant de mener sa mission, en parfaite autonomie et indépendance. 

Une forme juridique associative, rempart contre l’instrumentalisation politique 

Le CDJM est une association loi 1901 reconnue d’intérêt général. Ce statut a été choisi par les membres fondateurs car il permet de garantir une totale indépendance vis-à-vis du pouvoir politique et administratif. D’autres Conseils de déontologie existent dans plusieurs pays d’Europe, parfois depuis plus d’un siècle, avec des formes juridiques différentes selon les contextes. Ces instances sont des structures créées indépendamment du pouvoir politique et de l’administration, cela pour garantir que les décisions soient prises en toute autonomie.

Une organisation tripartite, bouclier contre le corporatisme 

Le CDJM compte parmi ses membres des journalistes et des éditeurs mais également des représentants du public. Certaines fédérations ou syndicats membres représentent plusieurs centaines d’éditeurs comme de journalistes. La liste des adhérents est disponible sur le site. Comme dans de nombreux Conseils (en Belgique, aux Pays-Bas, au Royaume-Uni ou en Catalogne par exemple), le public est représenté parmi les conseillers du CDJM. Cette ouverture est essentielle : le dialogue entre les trois collèges est un moyen de mobiliser au-delà de la profession pour défendre l’information de qualité, d’associer le reste de la société à la réflexion sur la déontologie journalistique, mais aussi de travailler à rétablir la confiance, dans un contexte de défiance grandissante envers les médias et les journalistes. 

Un processus d’autorégulation collégial pour se protéger de toute forme de pression

Le CDJM se prononce sur le respect des règles déontologiques, à l’issue d’un processus d’analyse, lors d’un débat en séance plénière de son Conseil d’administration. Les avis émis par le CDJM sont longuement motivés et intègrent le plus clairement possible de larges extraits des réponses des médias et/ou des journalistes mis en cause. A l’instar de ses 30 homologues actifs en Europe, le CDJM a été créé comme une instance de médiation entre les rédactions et le public, et non comme un moyen de faire pression sur les journalistes concernés ou de les censurer. 

Un règlement intérieur contre les tentatives de saisines abusives 

Le CDJM fait régulièrement évoluer son règlement intérieur pour éviter toute forme d’abus ou d’instrumentalisation. Ce dernier prévoit que les saisines soient payantes à partir de la troisième envoyée dans une même année (50 euros pour un particulier, 250 euros pour une organisation) cela pour refroidir les requérants compulsifs et les structures qui multiplient les saisines dès qu’un média leur consacre un article. Sont refusées les saisines comportant des insultes, contestant la ligne éditoriale d’un média dans son ensemble, trop longues, parvenues plus de trois mois après la parution ou diffusion, relayant des controverses sans rapport avec la déontologie journalistique ou encore celles que le CDJM juge procédurières. Mais quand elles remplissent les critères de recevabilité, le Conseil se doit de les examiner, quel que soit le profil du requérant – ou de la personne qui a inspiré le requérant. 

Brandir le spectre de l’instrumentalisation pour éviter de se remettre en question 

Un conseil de déontologie journalistique est une protection pour les éditeurs et les journalistes : il défend la liberté éditoriale, il respecte les choix éditoriaux, qui sont libres et demeurent l’apanage des rédactions, il est un rempart contre les pressions des pouvoirs et des lobbies. De nombreuses saisines sont à ce titre écartées pour irrecevabilité, ou jugées “non fondées” à l’issue du processus entamé lorsqu’elles sont validées comme recevables. 

Un conseil de déontologie journalistique est aussi là pour formuler des critiques d’ordre déontologique sur un travail journalistique, sans que cela ne puisse s’apparenter à une quelconque instrumentalisation. C’est simplement sa mission. 

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